Le plus ancien des supports papier est évoqué ici par notre spécialiste qui ne manque pas
d'évoquer tous les liens qui l'unissent aux saintes écritures. (chronique diffusée le 12/07/2017)
Dans la chronique précédente nous avons vu l’importance de la Parole de Dieu, la lire est comme manger une bonne figue. Aujourd’hui nous verrons comment elle a été transmise depuis des générations et comment elle peut prendre « racines » dans nos vies. Le papyrus a été utilisé pour créer les premiers papiers : « papier des anciens »
Le papyrus désigne autant la plante, le papier, que le manuscrit sur lequel on écrit. Il a pour origine l’égyptien« pa-poura » qui signifie « plante du roi ». Le mot« Biblios » (ou bublos en grec) désigne le bulbe du papyrus. Il adonné naissance au mot « Bible » et « Bibliothèque ». La bibliothèque d’Alexandrie, qui a brulé en 640, contenait entre 400 000 à 700 000 rouleaux.
Cette plante, le papyrus, a une grande importance dans la mythologie et l’histoire de l’Egypte. Elle est liée non seulement à l’écriture égyptienne (hiéroglyphe) mais aussi aux textes phéniciens, arabes, latins, grecs et araméens. La principale difficulté de ce matériau est, comme pour le papier, sa non résistance à l’humidité.
RCF : Comment alors les textes bibliques ont-ils résisté au temps ? Comment sont-ils arrivés jusqu’à nous vu la fragilité du papyrus ?
Il faut comprendre que beaucoup de textes bibliques étaient transmis oralement. Ce qu’on appelle la tradition orale. Le passage du peuple d’Israël en Egypte est très certainement le point de départ des premiers écrits. Les Israélites réfugiés en Egypte suite à une famine, Joseph fils de Jacob devenant un dignitaire auprès de Pharaon, puis Moïse lui-même élevé comme un prince d’Egypte, tout cela a contribué à mettre par écrit les premiers livres de la Bible sur les papyrus.
C’est à partir de l’exode, de la sortie du peuple d’Israël pour aller vers le pays promis que nous pouvons voir Dieu dire à Moïse : «Mets tout cela par écrit dans un livre pour qu’on s’en souvienne. » (Exode 17 v 14)
Au prophète Jérémie, Dieu dit : « Prends un livre en rouleau, et tu y écriras toutes les paroles que je t’ai dites sur Israël, sur Juda et sur toutes les nations depuis le jour où je t’ai parlé, au temps de Josias, jusqu’à aujourd’hui. » (Jérémie 36 v 2)
RCF : Mais depuis ces papyrus, ces rouleaux n’ont-ils pas disparu ?
Jusqu’à l’invention de l’imprimerie par Gutenberg et l’impression de la première Bible en 1455, le texte était copié par les scribes puis recopié dans les monastères. On pouvait douter de la transmission fidèle du texte jusqu’à la découverte des manuscrits de Qumram, de la Mer Morte, entre 1947 et 1956. Cette découverte des manuscrits, des parchemins ou des fragments de papyrus rédigés pour les plus anciens au IIIe siècle avant Jésus Christ, approuvé la transmission fidèle des textes bibliques. Et les textes que nous pouvons lire aujourd’hui sur papier sont fidèles à ceux écrit sur papyrus il y a plus de 2300 ans.
Le papyrus a aussi la particularité d’avoir des racines rhizomateuses. Pour moi elles me rappellent que, en tant que chrétien, en tant qu’homme ou femme créé par Dieu, il y a dans cette « bibliothèque », dans la Bible, de quoi puiser notre force, de quoi répondre à nos questions sur l’existence, de quoi étudier afin de s’enraciner dans cette Parole de Dieu, afin de retrouver nos propres racines.