Focus dans cette chronique sur une des denrées les plus précieuses
à notre alimentation, des plus essentielles, des plus anciennes, des plus bibliques…
(première diffusion sur RCF le 26/07/2017, rediffusion le 12 /07/2022)
Je finissais ma dernière chronique en parlant des racines. Aujourd’hui, nous parlerons plutôt de ce que porte la terre, les fruits, en se concentrant sur le blé et sur les céréales de cette famille : froment, orge, épeautre, millet. Le blé fait bien sûr référence à notre propre alimentation.
Dans l’histoire de l’humanité, le début de l’agriculture est situé aux alentours de 5000 à 7000 ans avant Jésus-Christ. Le blé est une des premières cultures réalisées par la main de l’homme, il y a donc 7000 à 9000 ans. Dans la Bible, il est dit que Noé fut le premier cultivateur. En fait le début de l’agriculture est concomitant à la sédentarisation des premiers hommes.
RCF : Mais, Nathanaël, ces céréales ne devaient pas être similaires aux variétés de blé actuelles ?
En effet, rien à voir avec nos blés modernes riches en gluten adaptés à une industrialisation des farines ! A l’origine c’est une hybridation de deux plantes sauvages : l’égipole et l’amidonnier (Aegilops tauschii et Triticum dicoccon). On ne sait pas si elle est due à l’homme ou s’il s’agit d’un croisement naturel.
Par contre, il est intéressant de voir que le blé vient de Mésopotamie (l’Irak actuel). Il a été exporté vers l’Asie Mineure puis vers la Méditerranée puis plus tard en Europe et en Egypte.
La culture du blé correspond donc au voyage d’Abraham de Ur en Chaldée (Irak) à Canaan (Israël), et à l’histoire des patriarches Isaac, Jacob… puis de Joseph ! Joseph qui a construit des greniers, qui a stocké du blé en quantité durant 7 ans avant la famine qui a suivi durant 7 autres années. Le blé est donc la première plante à assurer une « sécurité alimentaire ». Encore aujourd’hui, avec les autres céréales, elle a cette fonction car elle peut être stockée !
RCF : Oui c’est vrai ! En cas de famine, de tremblement de terre, d’inondation… elles peuvent être transportées et distribuées…
Distribuées ! Cela fait écho aussi à la multiplication des pains par Jésus ! Ces quelques pains qui ont pu nourrir une foule et il y eût encore des restes ! CE pain qu’il partage aussi avec ses disciples lors du repas de la Pâque avant que Jésus soit arrêté et crucifié… Ce pain qui devient à la fois notre nourriture matérielle et spirituelle… DE quoi se plonger encore plus sur toute la symbolique du blé dans la Bible.
Et il y a dans le livre d’Esaïe, un texte qui parle des céréales et la façon de le cultiver « Mais après avoir égalisé la surface du sol, il répand les graines de nigelle, puis de cumin ; il met en place le blé, le millet et l’orge aux endroits qui conviennent et le blé dur sur les bords. » (Esaïe 28 v 25) Plusieurs plantes sont cultivées ensemble, en symbiose ! « C’est de l’agroécologie », cette méthode de cultures que nous redécouvrons aujourd’hui et qui sont aptes à nourrir toute l’humanité !
Alors que ce soit par la multiplication de la nourriture que Dieu peut opérer ou par ces méthodes agroécologiques qui favorisent la fertilité de la Terre, il y a encore de l’espoir pour notre humanité… Si nous nous mettons à cultiver, comment dirais-je, cultiver nos racines afin de porter du fruit en abondance.
Cette chronique diffusée sur la radio RCF Ardèche et RCF Drôme sera présente dans le livre "Bible et Jardins" en cours d'écriture.